C’est au XIVème siècle que la première trace écrite de la construction d’une chapelle dédiée à St-Pierre est mentionnée dans le cadre du village de Waldighoffen. Les nobles d’Eptingen érigèrent cette première chapelle de style gothique comportant une nef et un chœur se terminant par une abside de forme polygonale. Dans le chœur, trois fenêtres éclairaient un autel simple, rectangulaire, en pierre de taille. Une custode montée sur une colonne torsadée, encore visible de nos jours, a été enchâssée dans le mur ouest.
Moins d’un siècle plus tard, vers 1445, le premier édifice fut détruit, par représailles, par les Confédérés, à la suite de la guerre les opposant à l’empereur d’Autriche et au roi Charles VII, son allié. Vers 1450, sur les fondations et les ruines restantes, la chapelle fut reconstruite dans le même style. Une crypte fut aménagée sous le chœur où reposent les défunts de la famille régnante. L’encadrement de la porte d’accès à l’ancienne sacristie est encore visible dans le chœur sur le mur coté est, ainsi que le baptistère, incorporé dans le même mur, près de la porte latérale.
Depuis l’origine, la petite paroisse de Waldighoffen ne constituait qu’un vicariat dépendant de Grentzingen. En 1584, Wilhelm d’Eptingen obtint, pour une période de dix ans, le statut de paroisse autonome pour le village. Mais ce n’est qu’en 1700, grâce à l’opiniâtreté de la population et des requêtes des nobles d’Eptingen auprès des autorités de tutelle, que la paroisse devint effectivement et définitivement « paroisse autonome ». C’est à ce moment-là que la chapelle prit le vocable de St-Pierre-et-St-Paul et devint l’église paroissiale de trois-cents âmes.
Au cours du XVIIIème siècle, la paroisse fit l’acquisition d’un maître-autel de style baroque, œuvre d’un artiste sundgauvien, Joseph-Xavier Hauwiller, originaire de Magstatt-le-Bas. Cet autel proviendrait de l’église d’un monastère. Il est constitué de deux tableaux latéraux, peints sur bois, représentant la nativité et la circoncision du Christ. Le tableau central, peint sur toile, évoque les fiançailles de Marie et de Joseph. Quatre statues en bois polychrome, symbolisant St-Pierre-et-St-Paul, patrons de l’église, ainsi que St-Blaise et St-Barthélémy, complètent l’ensemble de ce mobilier liturgique remarquable.
Un siècle plus tard, en 1835, la population ayant atteint près de sept-cents âmes, le premier agrandissement est effectué par l’allongement de six mètres de la nef et le rajout de deux fenêtres, d’une porte d’entrée et d’une tribune. Un premier orgue Rinckenbach est mis en place en 1836.
C’est le 1er juin 1869, avec l’arrivée du curé Grégoire Ditner, que débuta la « saga » des curés Ditner qui dura cent-vingt ans. Son arrivée dans notre village sonna le début des grands bouleversements au sein de la paroisse. La construction de l’actuel presbytère (1872) précéda d’une vingtaine d’années la décision d’agrandir, pour la deuxième fois, l’église primitive, toujours pour des raisons démographiques. Mais, après de nombreuses péripéties, il fallut attendre 1902 pour voir débuter les travaux de fondation de cette extension.
C’est en 1907 que fut installée la nouvelle sacristie et que furent démontés l’ancien clocher et l’ancienne sacristie. En juin de la même année, le nouvel orgue Rinckenbach, avec son buffet et sa tribune sculptée par les Etablissements Brutschi, de Ribeauvillé, fut installé, et le maître-autel, les boiseries du chœur, la chaire, les bancs et les confessionnaux, réalisés par le même atelier, mis en place. Les vitraux du chœur, de la rosace et du tympan au-dessus de la porte d’entrée furent créés par l’atelier de la cour royale de Bavière, sous la direction du maître-verrier Zettler, de Munich. Les autres vitraux furent réalisés par Kuhn et Gerrer, de Mulhouse, et le chemin de croix, peint sur plaque de cuivre, par Martin von Feuerstein, en 1907. C’est aussi cette année-là que fut inaugurée « l’harmonieuse dissymétrie » de l’église, telle que nous pouvons l’admirer de nos jours.
Le curé Grégoire Ditner prit sa retraite le 1er janvier 1916 et décéda en 1919. Son neveu, Alphonse Ditner, lui succéda à la même date et dut faire face aux affres de la guerre 1914-1918. En 1917, les autorités allemandes confisquèrent et démontèrent les deux cloches, ainsi que soixante-dix tuyaux d’orgue sur quatre-vingt-trois. En 1923, il paracheva l’œuvre de son oncle en passant commande de cinq nouvelles cloches aux Etablissements Gripon, de Brest. En 1926, des travaux de peinture furent réalisés par l’entreprise Rudmann, de Logelbach. Le plafond de la nef de l’ancienne église fut orné d’une fresque représentant la Trinité, le chœur principal, de peintures, et la nef centrale, de volutes et de médaillons.
En 1962, le curé Alphonse Ditner prit sa retraite et ce fut à nouveau son neveu, Antoine Ditner, qui lui succéda. Le curé Antoine Ditner s’inséra lui aussi dans la lignée des bâtisseurs puisque, sous son impulsion, le foyer paroissial sortit de terre en 1969. En 1975, le réseau électrique, datant de 1915, et des enduits furent rénovés. Les peintures, trop dégradées par le temps, furent occultées, si bien qu’après la restauration des enduits, ne subsistèrent plus que les six médaillons ornant la nef centrale et représentant St-Grégoire, St-Alphonse-de-Liguori, St-Jean-Baptiste, St-Morand, St-Pie X, et le roi David. C’est en 1980 que les pierres de taille furent restaurées, l’assise du clocher, renforcée, et la toiture, remise en état. En 1983, ce fut au tour de l’orgue, qui présentait des faiblesses au niveau de la soufflerie, d’être rénové.
La dernière restauration eut lieu en 2012-2013 et concerna, pour la partie extérieure, l’aménagement du parvis avec la modification de l’entrée principale, l’accès au presbytère et au foyer paroissial, la toiture de l’église et son lattage, la reprise des fissures, des pierres de taille dégradées et des enduits. Pour la partie intérieure, le réseau électrique, les enduits, la sonorisation, les luminaires, la préservation de l’orgue, partiellement démonté, la restauration complète du maître-autel du XVIIIème siècle, démonté et transféré à Strasbourg, ainsi que la quasi-totalité du mobilier liturgique. Avec cette dernière rénovation complète de notre église, la Fabrique de l’église et la municipalité ont ainsi rendu plus accueillant notre lieu de culte, unique en son genre dans le Sundgau.
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